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22 septembre 2017 |
Strasbourg

Implanté en zone dense, producteur d’énegie, construit sans surcoût, l’immeuble Elithis-Danube à Strasbourg coche, sur le papier, toutes les cases du développement durable. Les Echos 14/09/2017

Les locataires de la tour Elithis dans l'éco-quartier Danube à Strasbourg auront bien de la chance. Des vues surprenantes depuis les étages les plus hauts de cet immeuble de 50 mètres à quelques centaines de mètres du Rhin; mais surtout des factures énergétiques réduites, par exemple à moins de 80 euros par an pour un appartement de trois pièces. Soit 15 fois moins que dans un logement classique de 50 m2 qui se chaufferait à l'électricité. Dans ce total entrent toutes les consommations d'un logement moderne et confortable: éléctroménager, médias, éclairage et chauffage à 21 degrés. 

 «  C'est le résultat de l a différence entre une dépense de 404 euros par an, le coût du chauffage urbain, et une recette de 323 euros par an issue de la vente de l'éléctricité que le bâtiment produira », explique Therry Bièvre, le promoteur de l'immeuble et président du bureau d'Etudes Elithis qui a oeuvré à sa conception. Le bâtiment, qui sera livré en octobre et habité en janvier, peut même faire mieux, assure-t-il, à condition que les occupants ne passent pas tout l'hiver fenêtres grandes ouvertes.  « Nous avons laissé le soin aux locataires, par leur comportement vertueux, de consommer encore moins, et ils y seront aidés et incités par un assistant domotique qui les renseignera au jour le jour. Leur facture peut même devenir négative et nous leur reverserons la différence en monnaie locale et citoyenne, le Stuck ».

Architecture bioclimatiqe 

Ces performances sont optimisées par la conception du bâtiment que les architectes de l'agence X-TU, Anouk Legendre et Nicolas Desmazière ont poussée au maximum de son efficacité : la tour est orientée plein sud et dépourvue de façade nord remplacée par une arête qui limite l'effet des vents. Près de 1.300 mètres carrés de panneaux photovoltaïques sont installés sur le toit et insérés dans le revêtement métallique de l'immeuble, des stores protègent de l'ensoleillement et de la chaleur estivale et les planchers sont truffés de réseaux. Les architectes ont dessiné un immeuble effilé et lumineux dans lequel tous les appartements bénéficient d'une double orientation, et la moitié, de baies vitrées de 2,5 mètres sur 7. Un ascenseur panoramique mène, au sommet à la plus belle vue, dans un espace à destination de tous, éclairé par une grande lucarne illuminée comme un phare, une fois la nuit tombée. 

A 1.300 euros par mètre carré, la tour n'a pas couté plus cher à construire qu'un bâtiment classique, assure son promoteur. Mais le montage financier de ce prototype  a demandé l'appui de la Métropole pour bénéficier du label éco-cité et de financements publics. La Caisse des dépôts et la Caisse régionale du Crédit Agricole Alsace-Vosges sont co-investisseurs aux côtés d'Elithis. La tour, qui s'inscrit dans un quartier ou deux autres sont déjà dressées, devance la future réglementation thermique « E+C- » qui prend en compte le bilan carbone des constructions et leur imposera dès 2020 de produire de l'énergie. 

 

A Dijon, Elithis avait déjà livré en 2009 un bâtiment de bureau innovant. Il a presque tenu ses promesses: 21 kilowatheures par mètre carré par an en moyenne au cours des 7 années d'exploitation alors que les réglementations les plus strictes n'exigent qu'une performance de 50. Cette fois, le promoteur garantit le presque zéro euro pour six ans. 

Catherine Sabbah

@csabbah